Un peu plus de deux mois après le réveil de la sonde européenne Rosetta, c'est au tour de son passager, le robot Philae, de sortir de l'hibernation pour préparer son atterrissage sur la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko, une boule de glace d'environ 4 kilomètres de diamètre.
Lancée par l'Agence spatiale européenne (ESA) en 2004, Rosetta a rendez-vous en août avec la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko, sur laquelle elle tentera de faire atterrir un petit module, le robot Philae, 100 kilogrammes bardé de 10 instruments scientifiques, qui doit se poser sur la comète, une première dans l'histoire de l'exploration spatiale. Philae est éteint depuis plus de trois ans, pour réduire au minimum sa consommation. Philae est éteint depuis plus de trois ans, pour réduire au minimum sa consommation. Seule sa température était contrôlée, « exactement comme un animal qui hiberne », explique Philippe Gaudon, chef du projet du Centre nationales des études spatiales (CNES — l'agence spatiale française) de la mission Rosetta.
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Vendredi, le CNES va « réveiller » le logiciel de vol central du robot. C'est le Centre de contrôle de Cologne (LCC) qui aura la charge de cette phase, tandis que le SONC (Science Operation and Navigation Center), à Toulouse, calculera les trajectoires permettant à Philae de se poser en toute sécurité et suivra les opérations scientifiques. A partir du 10 avril, les dix instruments de Philae vont être réveillés à leur tour les uns après les autres. Les scientifiques auront trois semaines pour vérifier leur bon fonctionnement.
MANŒUVRES DE FREINAGE
En mai commenceront les manœuvres de freinage de Rosetta pour son approche de la comète. Dès que les instruments de Rosetta commenceront à observer la comète, début juillet, la procédure de choix du site d'atterrissage va démarrer. Le grand saut pour Philae est prévu pour le 11 novembre.
Pour larguer son passager, Rosetta, qui sera sur une orbite « sûre » à 30 kilomètres de la comète, devra se rapprocher au plus près, entre 2 et 3 kilomètres. Au contact de la comète, le petit robot s'ancrera grâce à deux harpons, sur un sol dont on ne connaît pas la nature. Une fois bien en place, si tout s'est bien passé, Philae pourra commencer à travailler, avec une espérance de vie de quatre à six mois. Au fur et à mesure que la comète se rapprochera du Soleil, l'engin sera en effet exposé à un coup de chaud fatal.
Mais les scientifiques espèrent bien avoir le temps d'explorer le noyau de la comète. Des caméras donneront des images du paysage. Des microscopes et des spectromètres de masse diront quels sont les composants du sol. Philae pourra forer jusqu'à 25 centimètres de profondeur. Les scientifiques attendent beaucoup notamment de l'exploration des molécules complexes, « celles qui seraient à l'origine de la vie sur Terre », expliquee Philippe Gaudon. Dans l'hypothèse où Philae ne se rallumerait pas ou raterait son atterrissage, la mission se poursuivrait avec le seul orbiteur qui, lui, a été conçu pour fonctionner y compris quand la comète passera au plus près du Soleil, en août 2015.
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