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    Cet article est tiré du premier numéro de Wydden, le premier magazine papier « Slow Information » édité par 1001startups, pour les entrepreneurs et les startupers.

    « L’important n’est pas de prendre des coups, l’important c’est combien de coups on peut prendre et se relever encore et encore » écrivait sur la plateforme de blog Medium Xavier Zeitoun, le fondateur de la startup française Zenchef. Tomber, se relever, tomber, se relever encore et encore. Mais jusqu’où l’entrepreneur doit-il combattre ? S’il est communément admis que l’entrepreneuriat n’est pas une voie facile et qu’il faut avoir le cœur bien accroché pour s’y atteler, il existe tout de même derrière la starification et les paillettes du monde des startups, une part d’ombre bien plus importante que celle que nous voulons bien admettre. Lorsque les masques tombent, il s’avère que l’entrepreneur et la dépression sont souvent de bien proches amis.

    Brad Felds, entrepreneur, investisseur et co-fondateur de l’accélérateur Techstars est l’une des figures les plus emblématiques de l’écosystème start-up américain.  Depuis les années 90, Brad a connu de grands succès, quelques échecs, et de nombreuses phases de dépression. Après avoir longtemps caché ses problèmes psychologiques, il a constaté que de nombreux entrepreneurs en souffraient, quelquefois jusqu’à mettre fin à leurs jours. Parfois au sommet d’un apparent succès, sans que personne ne se soit jamais douté d’un quelconque mal-être…

    En tant qu’investisseur, Brad a décidé qu’il était de sa responsabilité de témoigner et de soutenir les entrepreneurs souffrant de troubles psychologiques. Depuis 2012,  il partage sur son blog et au travers de nombreuses prises de positions publiques, sa propre expérience de la dépression. D’autres investisseurs comme Sean Percival (500 startups) et Mark Suster (Mentor à Techstars), ont suivi le mouvement pour  déstigmatiser la dépression et encourager les entrepreneurs à prendre publiquement la parole sur le sujet. Mais non sans difficulté, la Silicon Valley s’avérant plutôt schizophrène sur le sujet.

    En effet, si la plupart des investisseurs reconnaissent rechercher des entrepreneurs « assez fous » pour réaliser ce que personne d’autre ne fera, ils occultent bien souvent la face cachée existante dans toute folie des grandeurs. Pourtant, il existe un lien entre entrepreneuriat et troubles psychiques scientifiquement avéré.  Parmi les chercheurs étudiant le sujet, le Dr. Michael Freeman, professeur de l’Université de Californie San Francisco (UCSF) a publié en 2015 une étude mettant en évidence le lien certain existant entre les startuppers et les troubles mentaux.

    “À 25 ans, j’ai près de 500 000 euros de dettes qui retomberont sur mes épaules si la société faillit. Ce n’est pas anodin, j’y pense tous les jours.”

    Sur les 242 entrepreneurs de la Silicon Valley étudiés dans le cadre de cette étude, 49% ont déclaré avoir des problèmes de santé mentale. La dépression, trouble le plus répandu, touche près de 30% des sondés, devant l’hyperactivité (29%) et l’anxiété (27%). A titre de comparaison, 7% de la population américaine est identifiée comme étant dépressive.

    Faut-il en déduire que l’entrepreneuriat conduit à des instabilités psychologiques ? Pas vraiment. Dans le cadre de son étude, le Dr Freeman met en évidence le fait que la majorité des troubles psychologiques existaient en amont de la démarche entrepreneuriale. 72% des entrepreneurs présentant des problèmes de santé mentale, avaient déjà rencontré des difficultés psychologiques antérieures ou comptaient des membres de leur famille proche atteints par une pathologie psychologique. Ainsi, un entrepreneur confronté à des problèmes de santé mentale sans aucun passif ou lien génétique « est l’exception, pas la règle » déclare Freeman.

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    Tour à tour conquérant et fragile, l’entrepreneur est sur un fil

    Si la conclusion du docteur Freeman démontre que certaines maladies mentales ont des répercussions positives sur la réussite d’une start-up, peut-on pour autant conclure que l’entrepreneuriat n’engendre pas de troubles psychologiques ? Là aussi, le raccourci serait trop facile.

    La pression, la compétition et les enjeux qui pèsent sur les épaules d’entrepreneurs parfois tout juste sortis de l’adolescence, sont énormes. « La pression de ne pas être à la hauteur des attentes que la presse, les investisseurs, nos équipes ou encore nos proches ont vis-à-vis de nous est parfois très difficile à gérer, » nous confiait Hugo*, fondateur à 25 ans d’une startup.

    La demande d’anonymat est largement majoritaire lorsque l’on aborde le sujet «  Il est difficile de reconnaitre publiquement nos difficultés à gérer la pression, alors qu’on a vendu à nos investisseurs un plan et une équipe prête à faire face à toutes les épreuves » complète-t-il.

    Paradoxalement, lorsque les startups se retrouvent publiquement en difficultés, il n’est pas rare que les entrepreneurs sortent du bois pour assumer leurs erreurs et leurs difficultés, plutôt que de se terrer dans un silence suspect.  Ainsi, Xavier Zeitoun, fondateur de la startup Zenchef, qui avait précédemment levé 6M€, témoignait en juillet sur un blog post médium. « Depuis 1 an, je n’arrive pas à prendre de recul par rapport à ma vie d’entrepreneur, je n’arrive plus à être lucide, j’ai peur du jugement de l’autre et mon ego m’empêche de partager ouvertement les expériences vécues, comme je le faisais auparavant […..] […..]  Je ne veux pas voir la vérité en face, la situation comme elle est, je commence à me justifier, je n’ai pas confiance dans ma stratégie, je n’ai pas de stratégie, mais comment l’assumer alors que j’ai vendu un plan très clair pendant des mois ? Comment assumer auprès de mes amis, de ma famille, des autres entrepreneurs qui pensent que nous croissons de manière exponentielle ? »

    Sur les 242 entrepreneurs de la Silicon Valley étudiés dans le cadre de cette étude, 49% ont déclaré avoir des problèmes de santé mentale.

    L’entrepreneur, sans toujours en avoir conscience, se retrouve pris à son propre piège. Si la pression au démarrage d’une entreprise et la peur de la faillite sont déjà suffisantes pour plonger dans une dépression ou mener au Burn Out, celle pesant sur les épaules des espoirs de l’écosystème startups est démesurée.
    L’obsession de la presse, des investisseurs et de l’écosystème startup dans son ensemble pour trouver le « Futur Mark Zuckerberg » agit comme un rouleau compresseur. Si l’on y ajoute les prêts et les cautions personnelles supportées par les fondateurs, parfois exigées par les investisseurs pour engager l’entrepreneur dans la prise de risque, la peur d’échouer peut devenir terriblement handicapante.

    « A 25 ans, j’ai près de 500 000 euros de dettes qui retomberont sur mes épaules si la société faillit. Ce n’est pas anodin, j’y pense tous les jours. C’est notamment souvent un point bloquant côté vie personnelle, » estime Hugo.

    Côté mise en garde, les fonds d’Investissement font, pour la plupart, leur job d’information. Dans les meetings, les articles de presse, les événements etc, les Venture Capitalist répètent sans cesse que leur modèle d’investissement n’est adapté qu’à une toute petite poignée d’entreprises.

    Mais tous les startuppers courent après leur part de rêve. Souvent trompés par leur propre égo et l’affect qu’ils portent à leur projet, un grand nombre d’entre eux ne prend pas le recul nécessaire pour s’interroger sur les limites de ce modèle, et leurs propres limites.

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    Coming out depressifs

    Les suicides représentent la destination ultime de la désespérance. Austen Heinz’s, Ilya Zhitomitskiy, Jody Sherman ou encore Aaron Swartz sont quelques-uns des startuppers tristement célèbres pour avoir mis fin à leurs jours, souvent à moins de 30 ans.

    C’est face à cette triste réalité qu’un petit groupe d’entrepreneurs de la Valley, a décidé de témoigner publiquement de leurs troubles psychologiques, les ayant amenés jusqu’à la dépression et parfois même jusqu’à des envies suicidaires.

    Ben Huh le fondateur de la startup Cheezburger a ainsi publié en 2011 un blog post intitulé “Quand la mort parait être une bonne option » où il y décrit les envies suicidaires qu’il a rencontrées, en 2001, à 23 ans, après avoir connu l’échec de sa première startup. « Les gens qui veulent accomplir de grands succès ne peuvent parfois pas supporter leurs échecs, » déclarait Ben Huh au site Mashable 10 ans après avoir souhaité mettre fin à sa vie.

    Pour Rand Fishkin, le co-fondateur de la startup Mooz, la dépression latente du début s’est aggravée avec la croissance de l’entreprise passant de 6 salariés en 2006 à 125 en 2013. En février 2014, au bout du rouleau, il décide de démissionner de son poste de CEO, rongé par la dépression.

    “Pour les entrepreneurs du monde de la Tech il est convenu de toujours sur-représenter le positif et sous représenter le négatif. C’est une technique marketing vraiment terrible, parce que nous devons sans cesse envoyer des signaux positifs sur l’entreprise, sa croissance… et parfois même quand cela n’est pas vrai. Alors, nous ne respectons pas nos promesses, les valeurs, les attentes et les capacités de l’équipe. Puis lorsque les choses s’effondrent, c’est très lourd à vivre » témoigne Rand Fishkin.

    Erik Torenberg, le cofondateur de Product Hunt a reconnu avoir vécu un Burn Out avancé : “Les entrepreneurs ne veulent pas être de ceux dont la prochaine startup disparait ; alors ils préfèrent garder le sourire aux lèvres, même lorsque le bateau est en train de couler. La culture des startups stigmatise encore majoritairement la dépression, la thérapie et la demande d’aide. »

    En effet, si la culture américaine semble ouverte au partage des échecs, la dépression en tant que telle représente encore un mauvais signal pour les investisseurs, les partenaires, les salariés, etc. Ainsi, communiquer publiquement dessus peut représenter un réel danger pour son entreprise. Brad Feld écrit à ce propos sur son blog  “Pour un ensemble de raison, nous avons embrassé l’échec comme un trait entrepreneurial positif. Mais nous luttons toujours pour parler de dépression et reconnaitre qu’elle existe réellement dans notre écosystème. »

    La communauté start-up a construit et érigé en modèle l’entrepreneur conquérant et guerrier. Elle a distillé le mythe selon lequel une personne sortie de nulle part peut bâtir en quelques années un empire à partir d’une simple idée, depuis son garage ou sa chambre d’étudiant.
    Si certaines réussites viennent étayer ce fantasme, la part de rêve comporte un lourd tribut à payer. La Silicon Valley voyant échouer près de 9 startups sur 10, très peu de startupper connaitront le succès. Pourtant, ils seront nombreux à en payer longtemps les pots cassés.

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